SAINT JEAN-FRANÇOIS RÉGIS
Confesseur
(1597-1640)
Saint
Jean-François Régis fut l'un des plus illustres missionnaires de la
Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier; toutefois son
apostolat ne s'exerça pas hors de France. Il était né apôtre; il le fut
dès le collège. C'est à la suite d'une maladie mortelle, dont il guérit
contre tout espoir, qu'il résolut de se donner à Dieu.
Au
noviciat des Jésuites de Toulouse, où il entra à dix-neuf ans, il se
montra le modèle de tous, particulièrement dans les oeuvres de zèle et
de charité. Celui qu'on nommait autrefois l'Ange du collège était
devenu l'Ange du noviciat.
Les succès de son premier
ministère, à Tournon, furent magnifiques. Le dimanche, il parcourait
les villages et les bourgs d'alentour, se faisant précéder d'une
clochette; il réunissait les enfants, leur enseignait le catéchisme et
leur apprenait l'amour de Jésus-Christ. L'ivrognerie, les jurements,
l'impureté régnaient en maîtres en certaines paroisses; il les
détruisit par l'énergie de sa parole et par la pratique des sacrements.
C'est à ce jeune apôtre de vingt-deux ans que l'Église est redevable du
premier germe de ces Confréries du Saint-Sacrement, destinées à faire
tant de bien. Ce premier ministère n'était qu'un essai; l'obéissance
exigea de lui de nouvelles études.
Huit ans plus tard
il est prêtre, armé pour la lutte; une année de retraite achève sa
préparation: désormais il n'a qu'un but, qu'une occupation, sauveur des
âmes. Il commence par évangéliser Fontcouverte, sa paroisse natale, où
l'ont appelé des affaires de famille: catéchismes, confessions, visites
des pauvres, prédications, occupent ses jours; ses oeuvres humilient sa
famille, on rougit de le voir porter sur son dos une paillasse à un
malade; mais les conversions qu'il opère sont sa réponse. On le voit
rester à jeun jusqu'au soir au confessionnal. "Les personnes de
qualité, disait-il, ne manqueront pas de confesseurs; mon partage, ce
sont les brebis abandonnées." Il disait au peuple: "Venez, mes chers
enfants; vous êtes mon trésor et les délices de mon coeur."
La
carrière de Régis fut courte; mais, en dix ans, que de travaux, que de
sueurs, que de privations, que de courses, que de conversions, que de
miracles! Plusieurs fois il risqua sa vie pour sauver les âmes. Un
jour, il se cassa la jambe dans les montagnes; le lendemain, sans
remède, elle était guérie.
Régis mourut au champ d'honneur pendant la mission de la Louvesc, où il a son tombeau toujours très vénéré.