30 janvier
SAINT MUTIEN-MARIE
(1841 - 1917)
Béatification : 1977 - Canonisation : 1989
Le Frère MUTIEN MARIE (Louis JOSEPH WIAUX) que l'Eglise élève
aujourd'hui au rang des Saints, naquit le 20 mars 1841 à Mellet, en
Belgique, et fut baptisé le jour même. Ayant reçu de ses parents une
éducation profondément chrétienne, appuyée d'exemples, il devint vite
lui-même un modèle pour ses compagnons, particulièrement par sa
dévotion à la Vierge.
Après ses études primaires, il alla travailler à l'atelier de son
père, forgeron de Mellet. Peu de mois après, le Seigneur l'appela à une
vie toute consacrée à son service.
A quinze ans, le 7 avril 1856, il entre au noviciat des Frères des
Ecoles Chrétiennes. Le jour de la fête de la Visitation, il revêt
l'habit religieux et reçoit le nom de Frère Mutien Marie.
Le champ de son premier apostolat catéchétique et pédagogique fut
une classe d'enfants à Chimay. Pendant un an, il enseigne à Bruxelles.
En 1859, il est transféré au Collège de Malonne: il y restera jusqu'à
sa mort survenue en 1917.
Ayant trouvé des difficultés d'ordre professionnel, attribuables à
son jeune âge et à son inexpérience, il court le risque d'être écarté
de la Congrégation comme inapte à l'apostolat de l'école. Après cette
dure épreuve, il est affecté à des activités humbles et cachées dans
des fonctions plutôt modestes: surveillances, leçons élémentaires de
dessin et de musique, sans être particulièrement doué pour ces deux
disciplines.
Toujours obéissant et serviable, il s'applique à l'étude du piano,
de l'harmonium et des autres instruments, et il puise dans l'amour de
Dieu, la force d'une constante assiduité au travail, et cela pendant
plus de cinquante ans! Se rappelant que sa Congrégation a été fondée
pour l'"éducation chrétienne des pauvres", il demande aux Supérieurs la
faveur de se rendre à l'école gratuite, annexée au Collège, pour
enseigner le catéchisme aux enfants de la classe populaire, dont il se
sent très proche: pendant de longues années, il se consacra avec une
ardeur extraordinaire à leur faire découvrir les richesses de la Foi.
Pour tous ses élèves, riches ou pauvres, grands ou petits, le Frère
Mutien est un modèle, un signe de la présence de Dieu et de sa bonté.
Le bien qu'il réalise est incalculable: les jeunes dont il s'est occupé
en témoignent.
Le trait caractéristique du Frère Mutien est une obéissance,
poussée jusqu'à l'héroïsme, à toutes les prescriptions de la Règle. Un
des Frères qui vécut de longues années avec lui en communauté donne de
lui ce témoignage: "Prenez la Règle, du premier Chapitre jusqu'au
dernier, et, sous chaque article, écrivez: le Frère Mutien l'a observé
à la lettre! Ce sera sa biographie la plus fidèle!". Dans une sereine
et confiante adhésion à la volonté des Supérieurs, pendant plus de
cinquante ans, il exécute fidèlement les tâches qui lui sont confiées.
le Frère Mutien s'est fixé un choix précis: faire en tout et avec la
plus grande perfection, la volonté de Dieu.
Conformément aux enseignements de son Fondateur, il se laisse
guider par la Foi, qui lui fait voir Dieu en toutes ses actions. le
nouveau Saint vit constamment avec le Seigneur sans jamais perdre le
sentiment de sa présence. A quatre heures et demie du matin, il est
déjà à genoux devant le Tabernacle. Puis, il se rend à l'autel de
Marie. Pendant la journée, il égrène son chapelet: le mouvement de ses
lèvres révèle sa prière continuelle. Ses visites au Saint Sacrement
sont fréquentes pendant la journée; il y ajoute les pèlerinages à la
grotte de la Vierge de lourdes et à d'autres lieux de dévotion.
Les élèves, témoins de son admirable piété, l'appellent "le Frère
qui prie toujours". Il leur recommande avec insistance la dévotion à
l'Eucharistie et à la Très Sainte Vierge, et tous savent que
l'invitation résulte d'une pratique personnelle journalière et
persévérante. En toute humilité et avec une extrême gratitude, il dira,
à la fin de sa vie: "Qu'on est heureux quand on est, comme moi, sur le
bord de la tombe, d'avoir toujours eu une grande dévotion à la Très
Sainte Vierge!". Ce fut le dernier message de sa vie, alors qu'il
entrait en agonie.
Au matin du 30 janvier 1917, il rendit sa belle âme à Dieu. Le jour
même de sa mort, on signalait des faveurs, attribuées à son
intercession. Et, bientôt, se fut un défilé de pèlerins venant prier
sur sa tombe. les miracles se multiplient.
Six ans plus tard, un tribunal ecclésiastique est établi pour la
procédure canonique en vue de la Béatification et de la Canonisation.
le Pape Paul VI en 1977 proclame Bienheureux, cet humble religieux dont
la vie fut toute de prière, d'humilité, de travail et d'obéissance.
Aujourd'hui Jean Paul II le présente comme modèle à tous les chrétiens
et, tout particulièrement, à ses confrères et aux éducateurs, auxquels
est confiée la tâche délicate de former des citoyens honnêtes pour les
réalités terrestres et des élus pour le ciel.