• SAINT EUSÈBE
    Évêque de Verceil, martyr
    (315-370)



             Né à Cagliari, en Sardaigne, saint Eusèbe perdit son père pendant la persécution de Dioclétien. Sa mère le conduisit à Rome où il reçut le baptême des mains du pape Eusèbe qui lui donna son nom. A Verceil, Eusèbe étudia avec soin les Saintes Lettres, les arts libéraux, et fut reçut lecteur. Il menait une vie si sainte en fréquentant les écoles qu'on le regardait comme un ange. Ses éminentes vertus le distinguèrent au sein du clergé de la ville de Verceil et lorsque le siège épiscopal vint à vaquer en l'an 340, le pape Jules Ier l'élut pour remplir la charge d'évêque.

             Saint Eusèbe s'appliqua tout d'abord à former de dignes ministres de Jésus-Christ et un clergé instruit. Il organisa dans son palais épiscopal une école où les jeunes ecclésiastiques unissaient la vie monastique à la vie cléricale. Saint Ambroise en parle avec admiration: «C'est, disait-il, une milice toute céleste et toute évangélique, occupée jour et nuit à chanter les louanges de Dieu, à apaiser Sa colère et à implorer Sa miséricorde. Ils ont toujours l'esprit appliqué à la lecture ou au travail.» Le succès couronna ses efforts apostoliques, car de son clergé sortit un grand nombre de saints prélats aussi vertueux qu'éclairés. Plusieurs Églises sollicitèrent la faveur d'être gouvernées par les disciples de saint Eusèbe.

             L'hérésie d'Arius favorisée par l'empereur Constance commençait à se répandre en Occident. Le saint évêque de Verceil résista ouvertement à l'empereur et lui reprocha hautement son impiété. En l'an 355, dans un concile tenu à Milan par le pape Libère, saint Eusèbe demanda qu'on souscrivît avant tout au symbole de Nicée et refusa de signer la sentence prononcée par les hérétiques contre saint Athanase d'Alexandrie.

             Les évêques ariens s'opposèrent au Saint et le firent exiler en Palestine, à Scythopolis, où on lui fit subir d'indignes traitements. L'empereur Constance le transféra plus tard en Cappadoce et ensuite, dans la Haute-Thébaïde. Les ariens le traînaient par terre à demi-nu ou lui faisaient descendre un escalier très élevé la tête en bas et l'accablaient de coups. Saint Eusèbe souffrait tout sans se plaindre. Dans son exil, il écrivit aux Églises d'Italie pour les exhorter à demeurer fermes au milieu des persécutions.

             Remis en liberté après la mort de Constance survenue en 361, saint Eusèbe alla rallumer le flambeau de la foi dans les Églises d'Orient infestées par l'hérésie, et eut le bonheur de rencontrer le grand Athanase à Alexandrie.

             Ce vaillant et fidèle défenseur de la foi termina sa vie laborieuse et pénitente à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Les souffrances qu'il endura pour défendre la divinité du Christ furent si grandes que l'Église lui décerna les honneurs du martyre, quoiqu'il n'ait pas perdu la vie dans les supplices. Ses précieuses reliques enchâssées reposent dans la cathédrale de Verceil.


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  • SAINT PIERRE-JULIEN EYMARD
    Fondateur de la Congrégation des Pères du Saint-Sacrement
    et de celle des Servantes du Saint-Sacrement
    (1811-1868)

              Saint Pierre-Julien Eymard est né à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 février 1811, de parents de modeste condition, mais très chrétiens. On put comprendre, dès ses premières années, qu'il serait un grand serviteur de l'Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le très Saint-Sacrement.

            Tout jeune, il aimait à visiter l'église, se cachait derrière l'autel, fixait les yeux sur le Tabernacle "pour y prier plus près de Jésus et L'écouter". Être prêtre, monter un jour à l'autel, consacrer et distribuer l'Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné.   Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus.

            Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre.   Son amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les bénédictions de Dieu.

            Sa Mère céleste lui révéla, à Fourvière, sa vraie vocation, celle de fonder une Congrégation du très Saint-Sacrement. Sa grande foi triompha de toutes les difficultés, et ses oeuvres prospérèrent merveilleusement, pour la gloire de Jésus-Hostie.

            Épuisé de fatigues, il mourut prématurément le 1er août 1868. On peut dire sans exagération qu'il fut le promoteur, par lui-même et par ses religieux, de toutes les grandes oeuvres eucharistiques de notre temps. Le Pape Pie XI l'a béatifié le 3 août 1925.


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  • SAINT ALPHONSE de LIGUORI
    Docteur de l'Église
    (1696-1787)

            Saint Alphonse de Liguori naquit près de Naples. Après de fort brillantes études, docteur en droit civil et canonique à seize ans, il embrassa la carrière d'avocat. Pendant les dix années qu'il remplit cette charge, il fut le modèle du parfait chrétien. Il commençait à se relâcher, quand il échoua dans un plaidoyer superbe où il avait déployé tous ses talents; "O monde! s'écria-t-il, désormais je te connais; tu ne m'auras plus."

             Peu après, il entendit une voix lui dire: "Laisse le monde de côté, livre-toi à Moi tout entier..." Aussitôt il répondit, fondant en larmes: "O Dieu! Me voici, faites de moi ce qu'il Vous plaira." Aussitôt Alphonse va déposer à l'église de la Sainte Vierge son épée de gentilhomme, prend bientôt l'habit ecclésiastique, fait ses études de théologie, et au bout de trois ans reçoit le sacerdoce. Désormais le voilà embrasé du zèle des âmes; il se mêle au peuple des campagnes et s'éprend d'un amour spécial pour lui.

             C'est alors que l'idée lui vint de fonder, pour exercer l'apostolat parmi cette classe si intéressante de la société, la Congrégation des Rédemptoristes. Traité d'insensé par son père, ses proches et ses amis, persécuté et abandonné bientôt par plusieurs de ses premiers collaborateurs, délaissé et méprisé par son directeur lui-même, Alphonse endura toutes les souffrances morales qui peuvent tomber sur un homme: rien ne put l'abattre ni le décourager.

            Il eut plusieurs visions de la très Sainte Vierge; une fois, pendant un sermon sur les gloires de Marie, il fut ravi, et environné d'une éblouissante lumière.

             Un jour, son pauvre accoutrement le fit prendre pour le cocher des autres missionnaires, et, à son premier sermon, son éloquence fit dire au peuple: "Si le cocher prêche si bien, que sera-t-il des autres!" Aux travaux apostoliques, Alphonse joignait les travaux intellectuels, et il composa un grand nombre d'ouvrages de piété et de morale qui l'ont fait élever au rang des docteurs.

             Sacré évêque, Alphonse égala par ses vertus les plus saints pontifes. Il mourut à l'âge de quatre-vingt-onze ans.


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  • Saint Pierre Chrysologue
    (405-451)

    Né à Imola (Italie), il fut élevé par l'évêque de sa ville. Vers 430, il fut élu évêque de Ravenne, cité impériale. Il y gagna le nom de Chrysologue (ie. : "bouche d'or") par la qualité de ses prêches : ses 170 homélies sont rédigées de la même manière, "Il faut parler au peuple dans la langue du peuple". Il laissa aussi de nombreux écrits. Il mourut à Ravenne vers 451. Il fut proclamé Docteur de l'Eglise en 1729 par Benoît XII.


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  • SAINT NAZAIRE et SAINT CELSE

    Martyrs

    (Ier siècle)





    Nazaire naquit à Rome, d'un père païen, nommé Africanus, et d'une pieuse mère nommée Perpétue, qui avait été baptisée par saint Pierre. L'enfant répondit admirablement aux leçons maternelles et brilla par ses vertus précoces et son innocence.

    Parvenu à sa neuvième année, Nazaire fut sollicité par son père d'abandonner le christianisme; mais il préféra la vérité au mensonge, fut baptisé par saint Lin et devint un des plus fervents chrétiens de Rome. Son père, irrité, employa la violence pour vaincre sa fermeté; mais, enfin, plein d'admiration pour ce fils, il lui fournit lui-même les moyens d'accomplir le projet hardi qu'il avait formé d'aller prêcher la foi.

    Nazaire parcourut l'Italie, semant l'Évangile parmi les populations païennes et les édifiant par ses vertus. A Milan, son premier soin fut d'aller visiter les martyrs Gervais et Protais dans leur prison et de les fortifier dans la lutte par ses paroles. Saisi lui-même comme chrétien, il est cruellement flagellé et chassé de la ville. Près de Nice, il s'attache comme disciple un enfant nommé Celse, après l'avoir instruit et baptisé. Nazaire et Celse ne se séparent plus. Les conversions se multiplient d'une manière étonnante; Nazaire est de nouveau soumis à de cruelles tortures, puis rendu à la liberté, à la condition de ne plus reparaître dans ce pays.

    Les deux saints jeunes gens remontent alors les Alpes, traversant sans se décourager d'immenses et solitaires forêts, des rochers inaccessibles, de rares villages où vivaient de pauvres idolâtres, et arrivent à Embrun, où leur zèle opère des prodiges de conversions. Vienne, Genève, Trèves entendent tour à tour leur voix, rendue éloquente par l'amour de Jésus-Christ. Les contradictions et la persécution donnent à leur prédication une fécondité nouvelle.

    Condamnés à être noyés, ils marchent sur les ondes comme sur une terre ferme. Après cet éclatant miracle, Nazaire et Celse reprennent la route de Milan, où ils sont bientôt arrêtés comme chrétiens et zélateurs de la foi. A la lecture de la sentence de mort, ils se jettent, joyeux, dans les bras l'un de l'autre: "Quel bonheur pour nous, s'écrie Nazaire, de recevoir aujourd'hui la palme du martyre! – Je Vous rends grâces, ô mon Dieu, dit Celse, de ce que Vous voulez bien me recevoir, si jeune encore, dans Votre gloire." Ils sont alors conduits sur une place publique de Rome, où ils ont la tête tranchée, vers l'an 56 de l'ère chrétienne.


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