• SAINT RÉMI

    Archevêque de Reims, Apôtre des Francs

    (438-533)



    L'histoire de sainte Clotilde nous a appris comment Clovis se tourna vers le Dieu des chrétiens, à la bataille de Tolbiac, et remporta la victoire. Ce fut saint Rémi qui acheva d'instruire le prince. La nuit avant le baptême, saint Rémi alla chercher le roi, la reine et leur suite dans le palais, et les conduisit à l'église, où il leur fit un éloquent discours sur la vanité des faux dieux et les grands mystères de la religion chrétienne.


    Le Saint prédit à Clovis et à Clotilde les grandeurs futures des rois de France, s'ils restaient fidèles à Dieu et à l'Église. Quand fut venu le moment du baptême, il dit au roi: "Courbe la tête, fier Sicambre; adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré." Au moment de faire l'onction du Saint Chrême, le pontife, s'apercevant que l'huile manquait, leva les yeux au Ciel et pria Dieu d'y pourvoir. Tout à coup, on aperçut une blanche colombe descendre d'en haut, portant une fiole pleine d'un baume miraculeux; le saint prélat la prit, et fit l'onction sur le front du prince. Cette fiole, appelée dans l'histoire la "sainte Ampoule", exista jusqu'en 1793, époque où elle fut brisée par les révolutionnaires. Outre l'onction du baptême, saint Rémi avait conféré au roi Clovis l'onction royale. Deux soeurs du roi, trois mille seigneurs, une foule de soldats, de femmes et d'enfants furent baptisés le même jour.


    Saint Rémi s'éteignit, âgé de quatre-vingt-seize ans.

     


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  • SAINT PAUL

    Premier Ermite

    (229-342)





    La gloire de ce grand Saint est d'avoir frayé la voie du désert à d'innombrables générations de solitaires et de n'avoir été surpassé par personne dans la pratique de la prière et de la pénitence. Il naquit dans la Basse-Thébaïde, en Égypte. Orphelin dès l'âge de quinze ans et possesseur d'un très riche patrimoine, il abandonna tout pour obéir à l'impulsion divine. S'enfonçant dans la solitude, il arriva à une caverne creusée dans les flancs d'une montagne, et dans laquelle coulait une source limpide. Il prit ce lieu en affection et résolut d'y passer sa vie. Un palmier voisin lui fournissait son repas et son vêtement; l'eau claire de la fontaine était son unique boisson.



    Paul avait vingt-deux ans quand il se retira du monde; il vécut dans le désert jusqu'à l'âge de cent treize ans; il passa donc quatre-vingt-onze ans sous le regard de Dieu et loin de la vue des hommes, et nul ne pourra jamais nous dire ni les merveilles de vertu qu'il a accomplies, ni les ineffables douceurs de sa vie pénitente et contemplative. Deux faits cependant nous sont connus.



    Paul avait quarante-trois ans quand Dieu se chargea de le nourrir lui-même en lui envoyant miraculeusement chaque jour, par un corbeau, la moitié d'un pain. A l'âge de cent treize ans, il reçut la visite du saint solitaire Antoine.



    Antoine, âgé de quatre-vingt-dix ans, avait été éprouvé par une tentation de vaine gloire, le démon essayant de lui suggérer qu'il était le plus parfait des solitaires. Mais Dieu lui avait ordonné en songe d'aller plus avant dans le désert, à la rencontre d'un solitaire bien plus parfait que lui. Après deux jours et une nuit de marche, Antoine suivit la trace d'une louve qui le conduisit jusqu'à la grotte où habitait Paul. Ce fut à grand peine que le Saint voulut ouvrir sa porte au voyageur inconnu. Il ouvrit enfin; les deux vieillards s'embrassèrent en s'appelant par leur nom et passèrent de longues heures à bénir Dieu.



    Ce jour-là, le corbeau leur apporta un pain entier; ils rendirent grâces au Seigneur, et s'assirent au bord de la fontaine pour prendre leur frugal repas. Antoine, de retour dans sa solitude, disait à ses disciples: "Malheur à moi, pécheur, qui suis indigne d'être appelé serviteur de Dieu! J'ai vu Élie, j'ai vu Jean dans le désert; en un mot, j'ai vu Paul dans le Paradis." Paul mourut cette même année, et sa fosse fut creusée par deux lions du désert. Sa vie parfaitement authentique, fut écrite par saint Jérôme.



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  • Sainte Nina (IVème siècle)




    Jeune chrétienne emmenée en captivité en Géorgie (Russie) vers 337, elle commença la conversion du pays.

    Les Eglises d'Orient la fête aujourd'hui. L'Eglise en Occident en fait mémoire aujourd'hui également et la célèbre le 15 décembre. Nous connaissons sa vie par l'écrivain ecclésiastique Rufin qui donna quelques détails sur la conversion de l'Ibérie, région intérieure de l'actuelle Géorgie. Une jeune captive chrétienne, dont on ignore le pays d'origine, devenue esclave à la cour royale de Mzkhéta, non loin de Tbilissi, garde toute sa foi auprès du roi Mirian. Plus que sa grande beauté, c'est son inlassable charité qui la fait aimer et respecter. Ayant obtenu par ses prières la guérison d'un enfant, elle est appelée auprès de la reine Nana qui se meurt. Elle lui rend la santé. Quand le roi veut la récompenser, elle lui dit préférer sa conversion. Le roi en laisse d'abord le soin à sa femme. A quelque temps de là, il demandera à l'archevêque de Constantinople de lui envoyer un évêque pour évangéliser le royaume. Saint Nino se retire dans la région de Bobdé où, dès le 4ème siècle, fut construite une cathédrale. A Mzekhéta un petit oratoire rappelle aujourd'hui encore ce baptême de la Géorgie.


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  • Semaine Sainte

    La Semaine Sainte représente les sept jours (semaine) avant Pâques et débute le lendemain du dimanche des Rameaux. Elle est la conclusion du Carême.

    Après le Dimanche des Rameaux, qui est aussi appelé "Dimanche de la Passion", les trois premiers jours (Lundi saint, Mardi saint et Mercredi saint) sont marqués par l'attente de la Passion et de Pâques. C'est durant la Semaine Sainte qu'a lieu la Messe chrismale, normalement le Jeudi au matin mais qui est célébrée à un autre moment de la semaine dans beaucoup de diocèses pour des raisons de commodité.

    Les trois derniers jours de la Semaine Sainte forment le Triduum pascal.

    Le Jeudi saint est le jour de la Cène, dernier repas avec ses Apôtres suivi de la tentation dans le Jardin de Gethsémani. C'est un jour de fête, qui commémore l'institution de l'Eucharistie par Jésus-Christ. Pendant la célébration de ce jour, on lit l'évangile du lavement des pieds, et le célébrant refait le geste de Jésus en lavant les pieds de quelques personnes de l'assemblée. La célébration se termine par une procession, pendant laquelle la réserve eucharistique (les hosties consacrées) est amenée dans un endroit spécialement aménagé, le reposoir. Une veillée y est souvent organisée, et les fidèles peuvent s'y recueillir.

    Du Jeudi saint à la vigile pascale, le tabernacle est vide et, après la messe du Jeudi saint, les cloches ne sonnent plus (jusqu'à l'alléluia de la Vigile pascale). Dans certaines régions, les heures des offices sont traditionnellement "sonnées" par des crécelles ou par des crieurs.

    Le Vendredi saint est le seul jour de l'année où on ne célèbre pas d'Eucharistie. Il commémore la Passion de Jésus et sa mort sur la Croix, souvent avec la dévotion du Chemin de croix. Pendant la célébration du vendredi saint (la célébration de la Croix), généralement à 15 heures, correspondant au moment de la mort du Christ, on lit l'évangile de la Passion. La croix est amenée en procession puis proposée à la vénération des fidèles. Cette célébration dégage une ambiance particulière : elle commence en silence et se termine aussi en silence, et contient très peu de chants. Et elle ne contient pas de prière eucharistique mais une grande prière universelle.

    Le Samedi saint, l'Eglise entre dans une période d'attente, d'espérance. C'est le "Grand et saint Sabbat". Le samedi saint est un jour vide par rapport aux deux précédents : le Christ est au tombeau, rien ne se passe. Les disciples sont effrayés et déçus. La journée se passe en attente. Les tabernacles sont vides, un deuil qui rappelle celui des disciples du Christ. Une période où il ne se passe strictement rien, ni messe, ni mariage, ni funérailles, avant d'entrer, avec la Veillée pascale, dans la lumière, la gloire du Christ ressuscité. Seule la liturgie des heures est célébrées (office dit "des ténèbres").

    Pendant la nuit du samedi saint au dimanche de Pâques, on fête la Résurrection du Christ lors de la Vigile pascale. Cette célébration festive est très riche. Elle commence en plein air par la bénédiction du feu nouveau, auquel est allumé le Cierge pascal. «Lumière du Christ ! Nous rendons grâce à Dieu !». Un chantre chante l' «Exultet», grand chant de joie qui annonce la Résurrection. Puis l'histoire du Salut est récapitulée, depuis la Création jusqu'à la Résurrection, en passant par la sortie d'Egypte, les prophètes, etc, au cours d'une grande liturgie de la Parole. On relit tout ce que Dieu a fait pour les Hommes à la lumière de la Résurrection du Christ. Ceci amène à chanter la gloire de Dieu, en faisant sonner les cloches à toute volée. L'évangile est acclamé en chantant Alléluia (ce qui n'avait pas été fait pendant tout le carême). La célébration se poursuit par la liturgie de l'Eucharistie, et se termine par une bénédiction solenelle : «Ils sont finis, les jours de la Passion ! ...»

    Le sommet de la Semaine sainte est le Dimanche de la Résurrection ou Dimanche de Pâques.


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  • MESSAGE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2007

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    « Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé.» (Jn 19, 37)

     

    Chers frères et sœurs!

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    "Ils regarderont Celui qu'ils ont transpercé" (Jn 19, 37). C'est le thème biblique qui guidera cette année notre réflexion quadragésimale. Le Carême est une période propice pour apprendre à faire halte avec Marie et Jean, le disciple préféré, auprès de Celui qui, sur la Croix, offre pour l'Humanité entière le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25). Aussi, avec une participation plus fervente, nous tournons notre regard, en ce temps de pénitence et de prière, vers le Christ crucifié qui, en mourant sur le Calvaire, nous a révélé pleinement l'amour de Dieu. Je me suis penché sur le thème de l'amour dans l'encyclique Deus caritas est, en soulignant ses deux formes fondamentales:  l'agapè et l'eros.

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    L'amour de Dieu:  agapè et eros

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    Le terme agapè, que l'on trouve très souvent dans le Nouveau Testament, indique l'amour désintéressé de celui qui recherche exclusivement le bien d'autrui; le mot eros, quant à lui, désigne l'amour de celui qui désire posséder ce qui lui manque et aspire à l'union avec l'aimé.

    L'amour dont Dieu nous entoure est sans aucun doute agapè. En effet, l'homme peut-il donner à Dieu quelque chose de bon qu'Il ne possède pas déjà? Tout ce que la créature humaine est et a, est un don divin:  aussi est-ce la créature qui a besoin de Dieu en tout. Mais l'amour de Dieu est aussi eros. Dans l'Ancien Testament, le Créateur de l'univers montre envers le peuple qu'il s'est choisi une prédilection qui transcende toute motivation humaine. Le prophète Osée exprime cette passion divine avec des images audacieuses comme celle de l'amour d'un homme pour une femme adultère (cf. 3, 1-3); Ezéchiel, pour sa part, n'a pas peur d'utiliser un langage ardent et passionné pour parler du rapport de Dieu avec le peuple d'Israël (cf. 16, 1-22). Ces textes bibliques indiquent que l'eros fait partie du coeur même de Dieu:  le Tout-puissant attend le "oui" de ses créatures comme un jeune marié celui de sa promise. Malheureusement, dès les origines, l'humanité, séduite par les mensonges du Malin, s'est fermée à l'amour de Dieu, dans l'illusion d'une impossible autosuffisance (cf. Gn 3, 1-7). En se repliant sur lui-même, Adam s'est éloigné de cette source de la vie qu'est Dieu lui-même, et il est devenu le premier de "ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort" (He 2, 15). Dieu, cependant, ne s'est pas avoué vaincu, mais au contraire, le "non" de l'homme a été comme l'impulsion décisive qui l'a conduit à manifester son amour dans toute sa force rédemptrice.

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    La Croix révèle la plénitude de l'amour de Dieu

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    C'est dans le mystère de la Croix que se révèle pleinement la puissance irrésistible de la miséricorde du Père céleste. Pour conquérir à nouveau l'amour de sa créature, Il a accepté de payer un très grand prix:  le sang de son Fils Unique. La mort qui, pour le premier Adam, était un signe radical de solitude et d'impuissance, a été ainsi transformée dans l'acte suprême d'amour et de liberté du nouvel Adam. Aussi, nous pouvons bien affirmer, avec saint Maxime le Confesseur, que le Christ "mourut, s'il l'on peut dire, divinement parce qu'il mourut librement" (Ambigua, 91, 1956). Sur la Croix, l'eros de Dieu se manifeste à nous. Eros est effectivement - selon l'expression du Pseudo-Denys - cette force "qui ne permet pas à l'amant de demeurer en lui-même, mais le pousse à s'unir à l'aimé" (De divinis nominibus, IV, 13:  PG 3, 712). Existe-t-il plus "fol eros" (N. Cabasilas, Vita in Christo, 648) que celui qui a conduit le Fils de Dieu à s'unir à nous jusqu'à  endurer  comme  siennes les conséquences de nos propres fautes?

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    "Celui qu'ils ont transpercé"

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    Chers frères et sœurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix! Il est la révélation la plus bouleversante de l'amour de Dieu, un amour dans lequel eros et agapè, loin de s'opposer, s'illuminent mutuellement. Sur la Croix c'est Dieu lui-même qui mendie l'amour de sa créature:  Il a soif de l'amour de chacun de nous. L'apôtre Thomas reconnut Jésus comme "Seigneur et Dieu" quand il mit la main sur la blessure de son flanc. Il n'est pas surprenant  que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le cœur de Jésus l'expression la plus émouvante de ce mystère de l'amour. On pourrait précisément dire que la révélation de l'eros de Dieu envers l'homme est, en réalité, l'expression suprême de son agapè. En vérité, seul l'amour dans lequel s'unissent le don désintéressé de soi et le désir passionné de réciprocité, donne une ivresse qui rend légers les sacrifices les plus lourds. Jésus a dit: "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes" (Jn 12, 32). La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d'accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s'agit de répondre à un tel amour pour ensuite s'engager à le communiquer aux autres:  le Christ "m'attire à lui" pour s'unir à moi, pour que j'apprenne à aimer mes frères du même amour.

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    Le sang et l'eau

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    "Ils regarderont Celui qu'ils ont transpercé". Regardons avec confiance le côté transpercé de Jésus, d'où jaillissent "du sang et de l'eau" (Jn 19, 34)! Les Pères de l'Eglise ont considéré ces éléments comme les symboles des sacrements du Baptême et de l'Eucharistie. Avec l'eau du Baptême, grâce à l'action du Saint Esprit, se dévoile à nous l'intimité de l'amour trinitaire. Pendant le chemin du Carême, mémoire de notre Baptême, nous sommes exhortés à sortir de nous-mêmes pour nous ouvrir, dans un abandon confiant, à l'étreinte miséricordieuse du Père (cf. saint Jean Chrysostome, Catéchèses 3, 14 sqq). Le sang, symbole de l'amour du Bon Pasteur, coule en nous tout spécialement dans le mystère eucharistique: "L'Eucharistie nous attire dans l'acte d'offrande de Jésus... nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande" (Encyclique Deus caritas est, n. 13). Nous vivons alors le Carême comme un temps "eucharistique", dans lequel, en accueillant l'amour de Jésus, nous apprenons à le répandre autour de nous dans chaque geste et dans chaque parole. Contempler "celui qu'ils ont transpercé" nous poussera ainsi à ouvrir notre coeur aux autres en reconnaissant les blessures infligées à la dignité de l'être humain; cela nous poussera, en particulier, à combattre chaque forme de mépris de la vie et d'exploitation des personnes, et à soulager les drames de la solitude et de l'abandon de tant de personnes. Le Carême est pour chaque chrétien une expérience renouvelée de l'amour de Dieu qui se donne à nous dans le Christ, amour que chaque jour nous devons à notre tour "redonner" au prochain, surtout à ceux qui souffrent le plus et sont dans le besoin. De cette façon seulement nous pourrons participer pleinement à la joie de Pâques. Que Marie, Mère du Bel Amour, nous guide dans cet itinéraire quadragésimal, chemin d'authentique conversion à l'amour du Christ. Chers frères et soeurs, je vous souhaite un itinéraire quadragésimal fécond, et je vous adresse affectueusement à tous une Bénédiction apostolique spéciale.

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    Du Vatican, le 21 novembre 2006

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    BENEDICTUS PP. XVI<o:p></o:p>

    Source: www.vatican.va 


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