• Saint Georges (IVème siècle)

    Soldat, martyr, patron des militaires

    (280-303)







    Saint Georges naquit à Lydda, en Palestine; son éducation fut toute chrétienne. Il suivit la carrière des armes comme son père, et bientôt sa beauté, sa distinction, son courage, l'élevèrent à la dignité de tribun militaire dans la garde impériale.



    Dioclétien ayant rallumé la persécution contre les chrétiens, l'indignation de Georges éclata en face même du tyran, devant lequel il exalta la grandeur du Dieu véritable et confondit l'impuissance des fausses divinités. Sa noble audace lui mérita le reproche d'ingratitude et des menaces de mort.



    Georges profita de ses derniers jours de liberté pour distribuer ses biens aux pauvres et affranchir ses esclaves. Ainsi préparé aux combats du Christ, le tribun aborde l'empereur lui-même et plaide devant lui la cause des chrétiens.



    "Jeune homme, lui répond Dioclétien, songe à ton avenir!

    -- "Je suis chrétien, dit Georges, je n'ambitionne ni ne regrette rien dans ce monde; rien ne saurait ébranler ma foi." Il est alors battu de verges, puis il subit l'affreux supplice de la roue, après lequel un ange descend du Ciel pour guérir ses blessures.



    Quelques jours après, le martyr reparaît plein de vie en présence de l'empereur, qui le croyait mort; il lui reproche de nouveau sa cruauté et l'engage à reconnaître le vrai Dieu. Trois jours il est abandonné sur un lit de chaux vive; on lui met ensuite des chaussures de fer rougies au feu, on lui fait avaler un poison très violent.



    Georges, par la grâce de Dieu, subit toutes ces épreuves sans en ressentir aucun mal; plusieurs païens même se convertissent à la vue de tant de merveilles. Reconduit de nouveau dans sa prison, l'athlète invincible de la foi vit en songe Jésus-Christ descendre vers lui:

    "Georges, lui dit-Il en lui présentant une couronne de pierres précieuses, voilà la récompense que Je te réserve au Ciel; ne crains rien, Je combattrai avec toi demain, et tu remporteras sur le démon une victoire définitive."



    Le jour suivant, Dioclétien tâcha d'ébranler le martyr par des flatteries: "Conduisez-moi devant vos dieux," dit Georges. On l'y conduit, croyant qu'il va enfin sacrifier. Parvenu devant la statue d'Apollon, il fait le signe de la Croix et dit: "Veux-tu que je te fasse des sacrifices comme à Dieu?" La voix du démon répond: "Je ne suis pas Dieu; il n'y a de Dieu que Celui que tu prêches." Et en même temps la statue tombe en poussière. Le peuple s'enfuit épouvanté, et l'empereur vaincu, humilié et furieux, fait trancher la tête au martyr.

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  • SAINT SOTER et SAINT CAÏUS
    Papes et Martyrs

    Saint Soter fut le successeur du Pape Anicet. Il naquit à Fundi, ville de l'Italie méridionale. On sait peu de chose sur sa vie.

    Il déploya une ardente charité pour les Églises qui souffraient de la persécution. Il subvenait, par des aumônes, aux nécessités des chrétiens exilés pour la foi et n'oubliait pas les indigents des provinces. Il accueillait, avec la tendresse d'un père, les étrangers qui venaient à Rome, et leur prodiguait toutes les consolations qui étaient en son pouvoir.

    Il se montra intrépide défenseur de la foi contre les hérésies, en particulier contre celle des Montanistes, qui se répandait alors partout. Il écrivit aux évêques d'Italie une lettre où il traite de la foi en Jésus-Christ. Il ordonna aussi que, le Jeudi Saint, tous les fidèles recevraient le corps du Christ, hors ceux qui en seraient empêchés par quelque grave péché, et déclara que les serments faits contre la justice ne devaient pas être gardés.

    Il siégea sur la chaire pontificale trois ans, onze mois et dix-huit jours. Il fut enveloppé dans la cruelle persécution qui s'éleva sous Marc-Aurèle et reçut la couronne du martyre (177). Il fut enseveli dans le cimetière appelé plus tard de Calliste. Il avait, selon la coutume de ses prédécesseurs, ordonné, au mois de décembre, dix-huit prêtres, neuf diacres et onze évêques pour les divers lieux.

    L'histoire nous a transmis peu de chose sur la vie du Pape Caïus. Il était né en Dalmatie et appartenait à la famille de Dioclétien. Ce fut un Pontife d'une rare prudence et d'une vertu courageuse.

    La persécution contre les chrétiens sévissait alors dans toute sa fureur: les fidèles, pour s'y soustraire, étaient obligés de se tenir cachés dans les cavernes et les tombeaux. Saint Caïus mit tout son zèle à confirmer dans la foi les serviteurs de Jésus-Christ. Il conseilla au patricien Chromatius de recevoir dans sa villa les fidèles qui voudraient échapper aux bourreaux et alla les y visiter afin de soutenir leur courage. Ce fut alors qu'il fit diacres Marc et Marcellin, qu'il éleva leur père Tranquillin à la prêtrise et établit Sébastien défenseur de l'Église.

    Il ordonna que, dans l'Église, avant de monter à l'épiscopat, on passerait par les degrés des ordres et rangs de portier, de lecteur, d'exorciste, d'acolyte, de sous-diacre, de diacre et de prêtre.

    Afin d'éviter lui-même les cruautés de Dioclétien, il se tint caché quelques temps dans une caverne; mais, huit ans plus tard, il remporta la couronne du martyre avec son frère Gabinus, après avoir siégé douze ans, quatre mois et cinq jours. Il avait ordonné vingt-cinq prêtres, huit diacres et cinq évêques. Il fut enseveli au cimetière de Calliste.


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  • SAINT LÉONIDE
    Père d'Origène et Martyr
    (+ 202)


    L'an 202 vit éclater une cruelle persécution qui fit couler dans tout l'empire, et surtout en Égypte, le sang d'une multitude de chrétiens. Parmi ceux dont le triomphe illustra la ville d'Alexandrie, on compte saint Léonide.

    Sa principale gloire, après son martyre, est d'avoir donné la vie à l'un des plus fameux génies qui aient paru sur la terre, le grand Origène. Léonide était probablement un rhéteur d'Alexandrie, philosophe chrétien, également versé dans les sciences sacrées et profanes.

    Parmi ses sept enfants, il donna un soin tout spécial à l'éducation d'Origène, dont il pressentait le brillant avenir; mais, tout en ornant son esprit de toutes les autres connaissances, il l'initia surtout à la connaissance des Saintes Écritures.

    Chaque jour l'enfant était obligé d'apprendre par coeur et de réciter quelques pages des Livres divins, et son esprit vif et curieux se plaisait singulièrement à ce genre d'étude. Sans se contenter du sens que présente tout d'abord la lettre du texte sacré, il en cherchait de plus profonds, trahissant ainsi dès l'origine son penchant à scruter les vérités de la foi. Il accablait son père de questions un peu difficiles, il demandait des explications qui ne laissaient pas quelques fois d'embarrasser le précepteur.

    En apparence et devant l'enfant, Léonide tâchait de modérer cette ardeur intempestive; il exhortait l'impatient élève à s'en tenir au sens littéral de l'Écriture, sans vouloir résoudre des problèmes qui n'étaient pas de son âge; mais au fond et en lui-même, l'heureux père se réjouissait de voir une intelligence si précoce, et il remerciait Dieu de lui avoir donné un tel fils. Souvent même, pendant que l'enfant dormait, le pieux chrétien s'approchait de lui doucement, et lui découvrant la poitrine, il la baisait avec respect comme un sanctuaire où résidait l'Esprit-Saint.

    Léonide ayant été pris par les persécuteurs, Origène voulait le rejoindre en prison, mais, sur les instances de sa mère, il se contenta d'écrire une lettre à son père pour l'exhorter au martyre. Léonide fut décapité. La confiscation de ses biens réduisit sa famille à une extrême pauvreté; mais l'hospitalité généreuse d'une noble dame la sauva du besoin.

    Quant à Origène, "pour le talent et l'étendue de ses connaissances, il l'emporte sur la plupart des Pères de l'Église; en tous cas, il n'est inférieur à aucun," dit Mgr Freppel. Mais ses spéculations hasardées l'ont privé du titre de Saint et de Docteur.

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